Mon voyage à Nantes

Mon voyage à Nantes

En mai dernier, presque sur sur un coup de tête, j’ai traversé la France pour un périple un peu particulier.  L’enjeu était d’allier cyclotourisme et art contemporain. Dans ce genre de moment il n’y a pas trente six destinations…

Nantes et son Voyage Permanent sont bien vite apparu comme incontournables. C’est donc avec une bonne dose de motivation et de curiosité que je suis partie faire mon premier voyage Nantes. Aux côtés de mon acolyte du collectif La Lucarne, je suis donc allée découvrir ce parcours alliant art et paysage.

Pour ce premier périple nous avons concentré notre énergie sur l’estuaire entre Nantes et Saint-Nazaire. L’arrivée a tout de suite été colorée par la pluie, qui nous a accompagné tout au long de notre séjour. Si elle nous a empêché de nous arrêter pour saisir quelques paysages à l’aquarelle, elle n’a rien gâché pour autant.

Nantes

Nous avons donc commencé par visiter une partie de Nantes, le temps de pouvoir récupérer nos vélos loués sur place.

J’ai particulièrement apprécié l’éloge du pas de côté de Philippe Ramette. Cette ouvre de l’édition 2018 fait partie du parcours permanent. Vous la trouverez place du Bouffay, non loin de la gare. J’ai aimé ici la simplicité du propos, la facture classique mais aussi la symbolique de cette sculpture. Ne jamais oublier de se décaler pour voir prendre du recul, observer une situation sous un autre angle.

En tant que photographe, cette notion me parle forcément. Changer de focal, regarder sous un autre angle, autant d’habitudes dont nous usons pour créer du sens.

Sur le chemin nous avons fait un crochet par le jardin des plantes, à deux pas des quais où nous devions louer nos vélos. Nous nous sommes régaler avec le Dormanron, lové dans l’herbe et piquant un roupillon.

Cette œuvre conçu par l’artiste illustrateur Claude Ponti ressemble à gros ours végétal au visage apaisé. J’ai regretté que notre programme ne nous laisse plus de temps… Cette œuvre très vivante m’a grandement donné l’envie de faire une sieste à ces côtés !

Éloge du pas de côté

Mon voyage à Nantes : l'estuaire, rive sud

Une fois nos vélos récupérés nous nous sommes mises en route pour la première partie de notre périple de cyclotouristes. La sortie de Nantes n’a pas été aisé, nous avons quelques peu erré pour trouver le chemin. Entre salves de pluie et soleil rayonnant nous avons finalement raté les œuvres sur le début du parcours.

La suite de mon voyage à Nantes a été bien plus simple. Une fois que nous avions retrouvé le bon chemin il nous a été facile de voir les œuvres. Même si la pluie n’a pas cessé, nous avons trouvé refuge au Jardin Ètoilé de Kinya Maruyama situé à Paimboeuf. Sorte de fort aussi ludique que créatif, il campe avec tous ses drapeaux en bordure de la Loire. Je suis immédiatement retombée en enfance dans ce paysage suspendu entre les Goonies et l’île de la Tortue !

Notre arrivée sur Saint-Nazaire a été impressionnante… La zone portuaire était déjà visible depuis un moment mais la découverte du pont qui traverse la Loire a été quelque peu déstabilisante !

Nous avons du nous résoudre à l’emprunter, les navette fluviale n’étant pas présente à cette période de l’année…. Alors avant d’effectuer l’ascension de ce monumental ouvrage d’architecture, nous avons fait une halte au Serpent d’Océan de Huang Yons Ping. Cette œuvre était incontournable pour moi qui aime temps les ossements et les insectes. La marée était basse et le temps gris maussade, mais la présence de cette œuvre est vraiment forte. Son lien au paysage est intrinsèque à sa forme, son mouvement.

Saint-Nazaire

 

De Saint-Nazaire je ne connaissais que la base navale où j’avais visité, plus jeune, un sous-marin. Redécouvrir cette ville si longtemps après a été une vrai surprise ! Les œuvres du voyage sont audacieuses et ont su tirer partie des espaces urbains autant que de l’environnement naturel.

 

Je recommande l’œuvre monumentale le Pied, le Pullover et le Système Digestif du duo Daniel Dewar et Grégory Gicquel. Et l’incontournable Jardin du Tiers Paysage de Gilles Clément juché sur la base navale.

Mon voyage à Nantes : l’estuaire rive nord

 

La partie nord de l’estuaire est moins bucolique, surtout la sortie de Saint-Nazaire. Mais si, comme moi vous aimez l’architecture industrielle, vous apprécierez. Sur cette rive nous avons pu découvrir les Sémaphores de Vincent Mauger tout en découvrant des zones humides magnifiques.

 

La pluie ne s’est pas calmée de ce côté de la rive nous éprouvant quelques peu et nous empêchant de vraiment profiter pleinement des œuvres.

Toutefois nous avons vécu quelques beaux moments comme la découverte fortuite de l’Observatoire de Tadashi Kawamata. Nous sommes tombé dessus en visitant l’un des Sémaphores. La visite avec les vélos n’est pas adaptée, surtout par temps de pluie, le sol devient très glissant. La ballade au cœur de cet espace végétal est une réussite. J’y ais ressenti un calme et une envie d’y rester en contemplation. Un équilibre se dégage de cette œuvre ainsi qu’une sensation d’être coupé de tout impératif, de toute contrainte, voir du monde.

La dernière journée nous a ramené à Nantes. Nous avons bien cru ne pas pouvoir terminer à vélo tant il avait plu la veille. Mais nous avons pu profiter d’un matin sous le soleil pour finir les derniers kilomètres et les quelques œuvres sur le chemin. Même si la Serpentine Rouge de Jimmie Durham m’a plu, c’est La Maison dans la Loire, l’œuvre de Jean-Luc Courcoult, qui m’a le plus parlé. Cette œuvre ouvre une narration infini. Je me suis tout de suite projeté vivant dans cette maison, comme si elle dérivait. Un imaginaire de catastrophe s’est naturellement invité imposant un autre rapport à l’environnement autour. Une belle façon de clore ce parcours de l’estuaire.

Le retour à Nantes nous a permis de terminée en beauté. Mais cette partie de mon Voyage à Nantes mérite qu’on lui accorde du temps. Je vous en dirais donc plus dans un prochain article.