La 28ème édition de la Fête de l’Eau à Wattwiller

Monstres et Créatures Marines

La 28ème édition de la Fête de l’Eau à Wattwiller s’est ouverte dimanche 8 juin. Cette année le parcours vous emmène affronter vos peurs profondes avec le thème des « Monstres et Créatures Marines ». Comme tous les ans le parcours s’installe dans le village et investit garage, murs et crypte et jardins. C’est par l’angle des petites mains de l’association que j’aborderais ce troisième article sur ce parcours hors-cadre. En effet ce parcours ne dure que 15 jours mais c’est dès septembre que l’association est à l’œuvre pour le construire. En tout un vingtaine de personnes œuvre en sous marin pour donner corps à ce festival.

 

 Une direction artistique qui donne le tempo

Depuis 3 ans c’est Marina Krüger, artiste plasticienne qui orchestre la partie artistique de la Fête de l’Eau à Wattwiller. Elle étudie les réponses à l’appel à projet et sélectionne parmi elles les propositions artistiques qui construirons le parcours. Marina complète ce dernier de propositions sélectionnées au fil de ses visites d’ateliers ou de ses rencontres. Elle propose également aux artistes d’intervenir auprès de classes ou d’institutions pour réaliser des projets pédagogiques. Enfin c’est elle qui harmonise l’ensemble des projets au fil de l’année. Les artistes viennent visiter le village dès l’automne et ensemble ils choisissent des lieux pour exposer leur création encore à l’état de projet.

Toute une vie cachée

Vous qui venez visiter le parcours vous ne voyez que la partie émergée de l’iceberg. Mais avant l’ouverture c’est toute une foule de petites mains qui œuvre à la construction et au montage du festival. Fanny Munsch construit un « Dialogue d’image » pour préparer les classes à la visite guidée. Elle propose des duo d’œuvres, en lien avec le thème de l’année. Elle fait réfléchir les élèves sur la forme, le médium, la description et ce que ça leur évoque. Cette année c’est plus de 30 classes qui ont bénéficié de cette mise en bouche.

Chaque année le parcours accueille également des stagiaires pour former des jeunes à la médiation mais aussi au montage d’exposition. Sous l’œil aguerri de Léa Stosskopf, les stagiaires aident les artistes à installer leurs œuvres. Ils montent des cimaises, nettoient des espaces et rangent des garages ou des remises à bois. Ils disposent également le balisage du parcours, accrochent les cartels et préparent l’espace d’accueil. En parallèle l’équipe prépare les activités qui seront proposées aux scolaires lors de leurs visites.

silene_audibert

Les artistes

Cette année la 28ème édition de la Fête de l’Eau à Wattwiller accueille une dizaine d’artistes. Vous pourrez découvrir les œuvres graphiques de Léa Stosskopf, Lili Tarentule, Silène Audibert et Hugo Lange. Les pièces en céramique de Gretel Weyer et Eden Lefevre ne maqueront pas de vous interpeller. Tandis que l’installation de Vincent Chevillon dans la crypte vous embarquera dans le monde intriguant des musées zoologiques. La bannière d’Elisa Sanchez ne manquera pas de vous indigner face aux pratiques dévastatrice de la surpêche. Vous pourrez également vous émerveiller devant les photographies de cétacés de Stéphane Granzotto prises dans un Fjord norvégien. Enfin les « Gueules Ouvertes » d’Estelle Chrétien devraient vous ravir sur la Place des Tilleuls par leur faciès ludiques. Cette année le parcours est très engagé sur la cause de la protection des océans. Ce n’est sans doute pas un hasard. En effet en parallèle se tenait, à Nice, un important sommet de l’ONU sur la protection des fonds marins.

Plus qu’un parcours d’art, une aventure humaine

Même si le parcours n’existerait pas sans les artistes, n’oublions pas que ce festival est aussi un engagement humain. La 28ème édition de la Fête de l’Eau à Wattwiller ne serait pas possible sans une équipe de bénévoles investit. Je terminerais donc cet article en leur donnant la parole. Ils sont très engagés pour les journées événementiels. Ce sont ces moments qui donnent la dimension de festival à ce parcours d’art unique en son genre.

Nicole

 « J’ai aimé le concept de l’œuvre participative de Lili. Mais mon moment préféré tous les ans, c’est le partage avec les artistes. C’est un peu comme s’ils accouchaient de leurs œuvres ! » L’œuvre de la gloriette cette année, celle d’Ugo Lang, c’est plus compliqué pour moi. J’ai eu une appréhension avec cette œuvre, j’étais un peu mal à l’aise… Vous avez fait varier mes émotions ! On ne peut pas tout aimer mais l’important pour moi c’est de ne pas s’en foutre ! »

Noémie

Notre logisticienne de planning à souligner la qualité des travaux pédagogiques de cette année ! Elle a eu un coup de cœur pour la proposition plastique de Silène.

 Jean-Marc

il a aimé la reflexion que le thème lui a amener à réaliser sur la notion de « Monstre ». Lui et sa femme Roselyne, également bénévole, réalisent le Fil Rouge du parcours depuis plusieurs années. Professeurs de lettres à la retraite, ils continuent à se nourrir chaque année de la richesse des thèmes proposés. Il a notamment été marqué par une interview d’une chercheuse. Elle parlait de créatures qui peuplent les océans. Elles sont « monstrueuses » de notre point de vue et sont en grand danger par les projets d’exploitation des océans.

La Fête de l’Eau à Wattwiller, plus qu’un parcours d’art, une potentialisation !

C’est à Aurélie que je dois ce terme ! Cette bénévole a parfois la sensation d’abuser et d’en demander trop ! Mais chaque année « c’est donnant donnant. »

« C’est une « potentialisation », on va au delà de ce que l’on pensait pouvoir faire. Cette émulation nous fait nous dépasser. Y a des coups de stress et des ratages, mais y a toujours quelqu’un pour aider à soutenir et solutionner le problème. »

C’est à Aurélie que je dois ce terme ! Cette bénévole a parfois la sensation d’abuser et d’en demander trop ! Mais chaque année « c’est donnant donnant. »

« C’est une « potentialisation », on va au delà de ce que l’on pensait pouvoir faire. Cette émulation nous fait nous dépasser. Y a des coups de stress et des ratages, mais y a toujours quelqu’un pour aider à soutenir et solutionner le problème. »

Cette émulation Dominique en a l’explication. Enseignante à Wattwiller elle est entrée dans le projet il y a plus de vingt ans ! Comment ? En accueillant un artiste chez elle. « Je me rappel très bien, Clément est devenu un ami depuis » Il est intervenu à l’école et depuis, jusqu’à ma retraite j’ai participé au projet chaque année. J’ai accueilli un artiste dans ma classe et suis devenu bénévole à l’association.

Une rencontre peu tout changer 

C’est bien là la force de la création artistique. Partager des points de vues, créer des rencontres, gommer les frontières, découvrir des points communs et parler des divergences.

En conclusion je soulignerais ici l’importance que ce type de manifestation se poursuive. Après 28 ans d’existence le projet va subir de plein fouet les restrictions budgétaires public pour 2026. Comme toujours des artistes, des médiatrices vont faire les frais des gestions incompréhensibles des dernières décennies. Encore une foi la culture et le social vont à nouveau être les grands sacrifiés sur l’autel de la dette public. Chaque année, à chaque projet nous sommes félicités pour notre engagement, pour l’intelligence de nos accrochages. Chaque année et à chaque projet l’importance des artistes et de la médiation culturelle sont salués et mis en avant.

Et pourtant…

Chaque foi qu’il faut réduire des budgets ce sont ces espaces de respirations sociétales communs qui sont abîmés. Comme les fonds marins la culture est raclée et amputée un peu plus chaque année. Épuisée elle remonte à la surface, cherche à reprendre son souffle. Finalement on lui enfonce à nouveau la tête sous l’eau encore un peu plus. Et pourtant elle résiste et ne se laisse pas mourir. Par son intelligence collective, sa vivacité, sa parole saine et véritable elle survit encore et toujours. Mais est-ce une raison pour la maltraiter de la sort et fragiliser le tissus qu’elle tente depuis si longtemps de raccommoder ? Qu’elle rapièce minutieusement et avec patience et conviction ?

Mes remerciements

Alors pour terminer j’adresse ici mes sincères remerciements à chaque membre bénévoles, prestataires ou salariés de cette incroyable aventure. Merci d’être là chaque année et de vous investir. Merci de croire en ce projet qui a construit et donné du sens à une grande partie de mon identité professionnelle.

 

La Fête de l’Eau à Wattwiller

Le parcours de la FEW, Fête de l’eau/Wattwiller, est proposé par l’association éponyme.
Composée d’une vingtaine de membres actifs et du même nombre de membres de soutien, elle a choisi depuis une dizaine d’années une gestion collégiale avec un comité directeur de cinq personnes et un comité de douze membres. Elle s’entoure d’une équipe de professionnels qui assurent la direction artistique, la médiation et la régie, toutes tâches auxquelles les membres de l’association participent activement également.

Comité directeur : Anne-Catherine Valentin – Emmanuel Valentin
Aurélie Brengarth – Jean-Marc Muller – Mathieu Spinner
Directrice artistique : Marina Krüger – 06 75 32 92 67

La 28ème édition de la Fête de l’Eau à Wattwiller, c’est jusqu’au dimanche 22 juin.

Renseignements et réservations 06 59 27 50 63
contact@few-art.org

Rendez-vous Place des Tilleuls, 68700 Wattwiller

tous les liens du projet  :

La FEW, le site web
Helloasso
facebook
Instagram
Twitter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *